J'enfourche Ulysse dans Dijon encore endormie. Le soleil est toujours au lit et j'espère bien qu'il fera la grass' mat'. Il fait bon. La fraîcheur me réveille et me met le sourire aux lèvres.
Pleins de délicatesse et d'amour, mes parents sont là pour me voir partir.
Une volée d'escaliers roulants (fastoche !) et une autre montante et pas roulante (trois voyages, deux avec les sacoches et un avec Ulysse).
En voiture, Simone ! C'est parti jusqu'à Belfort.
A Baume-les-Dames, la brume s'effiloche au-dessus du Doubs, encaissé entre des mamelons boisés.
Des balles de foin roulent, immobiles, dans les prés fauchés ras.
Les Reines des prés, trop présentes pendant mon voyage en Europe du Nord, l'été dernier, fleurissent les berges du Doubs et s'y reflètent.
Les clochers francs-comtois cherchent l'ombre, sous leur chapeau en cloche, au milieu des maisons villageoises qui se bousculent autour d'eux.
Clerval ne porte pas bien son nom, aujourd'hui. Je devine une barque et son pêcheur sur la rivière enveloppée d'une épaisse brume matinale.
Je peux même fixer, droit dans les yeux, le soleil qui fait moins son malin !
A Montbéliard, je pense à deux cyclos-flâneurs qui vont rouler par là dans quelques jours. Je leur souhaite de jolies petites routes de bonheur.
A Belfort, je change de quai avec des voyages multiples.
Entre Belfort et Mulhouse, je fais la causette avec une femme de mon âge, extrêmement positive, heureuse de tout ce qui fait sa vie et de tout ce qui l'environne. Qu'est-ce que ça fait du bien de rencontrer des gens comme ça !
A Mulhouse et Colmar, un ascenseur et des escaliers roulants me facilitent beaucoup la tâche.
Excellent voyage, donc, avec la climatisation !
Quand je sors de la gare de Colmar, le cagnard me tombe dessus (il est 13 h !) mais j'ai la chance de demander ma direction à une piétonne qui m'indique très bien avec détails et repères simples...Elle me dit, à la fin, qu'elle fait beaucoup de vélo...Tout s'explique ! C'est la deuxième personne à qui mon voyage fait envie et à qui je propose de monter sur le porte-bagages ! Heureusement qu'elles ont décliné mon offre !
Je pédale pendant deux heures sous un gros soleil puis le ciel se voile et le tonnerre gronde un peu.
Quelques gouttes me comblent d'aise. Elles sont moins nombreuses que celles reçues volontairement dans un chemin de champ de maïs, arrosé d'immenses jets, tout en faisant la parlotte avec un cycliste qui a eu la même idée que moi !
Le passage en Allemagne est remarquable : plus de vélos, des pistes cyclables partout, bien flèchée et suivant la route principale (les cyclistes ne sont pas relégués loin des axes) ce que j'apprécie quand je voyage. C'est précieux de pouvoir suivre les indications routières des voitures.
J'ai oublié le petit dico franco-allemand que j'avais acheté avant de partir...C'est malin, et les gens que j'ai rencontré parlent peu anglais.
Je suis, en ce moment, chez Blaise (WarmShowers), à Frieburg, qui m'a accueillie chaleureusement malgré l'invitation d'amis. Il est allé quand même passer la soirée avec eux, en me laissant son appartement, dans les anciennes casernes françaises. Une bonne salade du marché, mon premier pain allemand, un yaourt bio et d'excellentes fraises m'ont permis de me ravigoter. Une douche froide (ColdShowers !) m'a remis sur pied.
Blaise est écolo et compagnon charpentier. Il a fait un tour d'Europe, à vélo, avec son amie, il y a quelques années.
Je vais faire un tour au centre de Frieburg im Brisgau et dans l'écolo quartier Vauban avant d'aller me coucher.
Les coups de klaxon à la suite de la victoire de l'Allemagne en Afrique du Sud se sont un peu calmés. Mais au centre de Friburg im Brisgau, les gens sont contents de faire la fête.
Bonsoir et bonne nuit.